D'autres dates bientôt planifiées en France...

DVD en pré-commande, sortie le 26 juillet. Des packages avec t-shirt/poster sont également disponibles.
Bonus avec deux interviews de Lee Brilleaux et Wilko Johnson (une heure en tout) ainsi que des commentaires de Julien Temple.
Prix 13£ (16€), DVD région 2 (Europe), 106 minutes, Stereo/5.1 Surround, Anglais (pas sous-titré).

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Encore étudiant, Julien Temple filme les répétitions et les concerts des Sex Pistols, qu'il suit pendant trois années. C'est le début d'une carrière principalement vouée à sa passion musicale. Le jeune britannique fait ses débuts comme réalisateur en 1980 avec « La Grande escroquerie du Rock’n’Roll », documentaire sur les... Sex Pistols. Au fil des années, il ne cessera de collaborer, de différentes manières (clips, documentaires, comédies musicales...), avec des pointures répondant aux noms de Paul McCartney, David Bowie ou les Rolling Stones.

"Oil City Confidential" est, à ce jour, son dernier documentaire, la musique incarnant un prisme à travers duquel sont passées au crible les conditions sociales et culturelles de l’époque. Temple : "Avec ces films, nous posons des questions sur notre époque. Pourquoi cette passion s’est-elle éteinte ? Aujourd’hui ce sont les artistes les plus fades qui se trouvent un public avec la vogue des émissions type Nouvelle Star."

Ce film a le mérite de remettre sous la lumière médiatique Dr Feelgood groupe incarnant avec brio le chainon manquant entre les sixties et le Punk, à une époque où la musique progressive d’Angleterre faisait légion. Pas étonnant quand on regarde les patients des premiers concerts du Docteur : Johnny Rotten (1), Joe Strummer (2) (qui avoue avoir pris une Fender Telecaster pour suivre les traces de Wilko Johnson), et même une certaine Diana pas encore sous les feux de la rampe !

Clem Burke, batteur de Blondie, raconte qu’à son retour d’Angleterre en 1975, il eu l’idée d’apporter "Malpractice" lors d’une fête new-yorkaise. Ce deuxième album du Doc tourna toute la nuit sur la platine, rendant maboules les Richard Hell, Johnny Thunders, Ramones, MC5 et autres grands de la scène Punk américaine.

A bas les concerts clinquants et autres extravagances, place aux fondamentaux, costumes/cravates de rigueur ! La musique, rien que la musique, pour le plus grand plaisir du public, qui avait à cette période davantage l’habitude des grands concerts impersonnels dans des lieux à dimension surhumaine. Lee Brilleaux (chant), Wilko Johnson (guitare), Sparko (basse) et The Big Figure (batterie) vont remettre les pendules à l’heure en l’espace de deux albums et de centaines de concerts électrocutants, redonnant au Rock ses lettres de noblesse. Wilko Johnson : "Nous étions complètement inconnus jusqu'à ce que nous trouvions des dates dans des bars à Londres. Dès que nous avions commencé à jouer là bas les gens étaient surpris. Notre manière de jouer et notre son, personne ne faisait comme nous !"

"Oil City Confidential" retrace la genèse et l’apogée du groupe, ponctué d’extraits de films noirs anglais, tels "Brighton Rock" de John Boulting (1947) ou "The Criminals" de Joseph Losey (1960). Comme le déclare Wilko à propos de Julian Temple : "j’ai tout de suite vu que sa vision du film dépassait le groupe." Canvey Island, bourgade de l’estuaire de la Tamise, moitié cité balnéaire, moitié port industriel et surtout repère du groupe n’est pas oublié : place aux docks et aux docs !

L’aventure Feelgood s’arrête pour Wilko en 1977, suite à un désaccord sur le quatrième LP "Sneakin’ Suspicion". "Malheureusement (avec Lee), nous nous sommes jamais reparlé depuis. Nous n’avions pas d’animosité envers l’autre, mais on ne s’est plus jamais revu. Il y a eu des circonstances ou l’on aurait pu se croiser, des rendez vous qui avaient été planifiés mais ca ne s’est jamais concrétisé. Lee est mort et c’est très triste (voix émouvante) Lee aurait adoré le film. C’est un hommage approprié pour lui et Feelgood."

Hommage d’autant plus frappant que l’on voit un Lee Brilleaux, de part la qualité des images et la sincérité des propos, très proche du public. Ces archives deviennent tellement troublantes qu’elles nous font oublier que cela fait déjà seize années qu’il nous a quitté…

Lucie Lebens, en partenariat avec Paris-Move
Un grand merci à Sophie Louvet, Didier Pasquier et Frankie Pfeiffer !

Bande son disponible sur E.M.I.
(1) « L'Obscénité et la fureur - La véritable histoire des Sex Pistols » (« The Filth and the Fury ») (2000)
(2) « The Future is Unwritten » (2007)

Interview de Wilko Johnson lors de son passage A Paris


© Jerry Tremaine

Le 10 juin le film remporte l’award 2010 Mojo Vision ! Wilko Johnson, Chris Fenwick et Julien Temple étaient présents à la cérémonie qui se tenait au Brewery, à Londres. Commentaire de Mojo : "Julien Temple manages to romanticise so much about British life in his films, even the unpromising East Coast town Canvey Island. But Canvey's pre-punk pathfinders Dr Feelgood deserve a film like this. They are genuine heroes of British music and Wilko Johnson is an absolutely phenomenal guitarist who has influenced everyone from Joe Strummer and Mick Jones to Steve Albini. This film is a celebration of the impact of rock'n'roll on a very specific area and the manner in which rock'n'roll can create the unlikeliest of heroes. This film is real, and that's why it won."

© Danny Martindale/WireImage


© Danny Martindale/WireImag

Julien Temple au Leeds Film Festival



© Crazy Motion


© Madam Miaow Wilko Johnson jouant "Going Back Home" lors de la première du film, avec Charles Shaar Murray à l'harmonica, Norman Watt-Roy à la basse et Dylan Howe à la batterie.

Julien Temple revient pour Le Mag VoD sur sa carrière cinématographique.
Interview réalisée par Nathalie Paul.

Revue de presse

The Observer : "Mark Kermode's DVD round-up" par Mark Kermode (18 juillet 2010)
SudOuest.fr : "La vie rêvée de Big Figure" par Bertrand Ruiz (15 juillet 2010)
YLE : "Dr. Feelgood Kuusrockissa" par Jukka Lindfors 2 juillet 2010
R.F.I. : "Feelgood revisited with Julien Temple" par Daniel Brown (18 juin 2010)
Echo News : "Feelgoods film wins prestigious award" (16 juin 2010)
"10 Films You Must See at 2010 Sydney Film Festival" par Ed Gibbs (1 juin 2010)
Zicazic : "Oil City Confidential par Fred Delforge (17 mai 2010)
Zicazic : "WILKO JOHNSON à LA CIGALE (75)" par Bruno Migliano (7 mai 2010)
Le Monde : "Les étincelles de Dr. Feelgood ressuscitent sur écran et sur scène" par Stéphane Davet (6 mai 2010)
Libération : "Dr Feelgood, piqûre de rappel" par DINO DIMEO (4 mai 2010)
Les Inrocks : "Dr. Feelgood : docteur fol amour" par Serge Kaganski (3 mai 2010)
WalesOnline : "Dr Feelgood star on life in the Rock'n'Roll limelight" par David Owens (1er avril 2010)
N.F.I. : "Avslutningsfilm og prisutdeling" par JL (21 mars 2010)
Echo News : "Is Dr Feelgood guitarist tipped for Sky at Night job ?" par Paul Offord (17 fevrier 2010)
Télérama : "London Calling" par Laurent Rigoulet (10 février 2010)
The Guardian : "Julien Temple's film about 70s pub rockers Dr Feelgood is his best rockumentary yet" par Peter Bradshaw (4 fevrier 2010)
Echo News : Dr Feelgood film gets first screening in Southend and Canvey (3 fevrier 2010)
The Quietus : "Oil City Confidential, Dr Feelgood, Wilko Johnson And A Spot Of Word Association" par Zoe Street Howe (2 fevrier 2010)
Telegraph : "Oil City Confidential Review" par Tim Robey (28 janvier 2010)
Uncut : "Oil City Confidential Review" par Neil Spencer (27 janvier 2010)
Manchester's Pure Radio avec Wilko Johnson (25 janvier 2010)
Echo News : "Give pub rock another chance" par Mike Atkinson (21 janvier 2010)
Total Film : "Oil City Confidential" par Neil Smith (20 janvier 2010)
Times : "Dr Feelgood's story hits the big screen" par Garth Cartwright (17 janvier 2010)

Télérama n°3136 - 17 février 2010.
La revanche des rockeurs par Laurent Rigoulet

En ces jours congelés de février, la critique britannique s’enflamme pour un film 100% électrique, Oil City Confidential, portrait du groupe rock Dr Feelgood, qui dévala les années 70 pied au plancher. Le docu de Julien Temple n’arrive pas seul. Il suit de quelques semaines une fiction consacrée au jeune Lennon (sortie prévue en France fin2010) et une biographie de Ian Dury, histrion des années punk. La liste ne s’arrête pas à : une ode à Joan Jett déboulera au printemps, ainsi qu’une bio de Fela (par Steve McQueen, le cinéaste de Hunger). Et Julien Temple annonce déjà une saga des Kinks. Pour le réalisateur, il ne s’agit pas d’exploiter un filon mais de marteler quelques vérités au jeune public : le rock est une odyssée, un tissu d’histoires, grandes ou minuscules, grotesques ou flamboyantes, belles et tragiques, qui portent toujours la marque d’une obstination dévorante. "Avec ces films, nous posons des questions sur notre époque. Pourquoi cette passion s’est-elle éteinte ? Aujourd’hui ce sont les artistes les plus fades qui se trouvent un public avec la vogue des émissions type Nouvelle Star." Peter Hook, le bassiste de Joy Division et de New Order, dont la trajectoire a inspiré deux longs métrages (24 Hour Party People et Control), enfonce le clou : cette actuelle floraison de films rock survolés sonne pour lui comme un manifeste. Comme si s’organisait une "riposte" au succès des shows TV dont les candidats sont, de son humble avis, de simples "putes à voix". Rock’n’Roll will never die.

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Libération - mardi 4 mai 2010
Dr Feelgood, piqûre de rappel par Dino Dimeoc

C'est comme si l’âme de Dr Feelgood revivait ce soir à la Cigale de Paris, avec Wilko Johnson. Ce guitariste épileptique fondateur du "greatest local band" en 1971 est certes déplumé, mais reste efficace à la Telecaster. Seul rescapé en exercice du groupe de légende qu’il forma avec Lee Brilleaux, le pub-rockeur, Wilko occupera la scène après la projection du film de Julien Temple Oil City Confidential, retraçant l’avenement de la formation sharp Dr Feelgood at Canvey Island, bourgade de l’est de Londres.

Films noirs. Située au bord de la Tamise, Canvey Island, surnommée alors "Oi1 City" pour ses raffineries, est le lieu de pèlerinage des fans du groupe depuis la mort de Lee Brilleaux, en 1994. Wilko fut le premier à lâcher Feelgood, en 1977. Et si le groupe continue à tourner sous son nom d’origine (dont Chris Fenwick, le manager des débuts, est toujours propriétaire), il s’est entièrement renouvelé. "Je ne connais aucun des gars qui le forment aujourd’hui", note Wilko. Né John Wilkinson, nom qu’il changea parce qu’il détestait son père, Wilko Johnson est resté fidèle a ses compositions et se présente en tournée avec le bassiste Norman Watt Roy et le batteur Dylan Howe, deux anciens Blockheads de Ian Dury, formation que Wilko rallia sur les retombées de son split avec Brilleaux.

Le cinéaste Julien Temple se plonge dans le limon de Canvey Island, arpente la digue, rouvre les pubs et retraverse l’enfance des deux leaders. Le film est ponctué d’extraits choisis de divers films noirs anglais, tels Brighton Rock avec Richard Attenborough ou The Criminals de Joseph Losey, qui résument la dureté stylée du groupe anglais. Cependant, dans les interviews, même Lee Brilleaux se montre calme. Souvenirs tourmentés de John B. Sparks, alias "Sparko", bassiste, et John Martin "The Big Figure", batteur, au coté d’un Wilko qui, a 63 ans, s’avoue rescapé de la défonce et de l’alcool. Dans son costar de cure type, il trouve même le sourire qu’il n’eut jamais sur scène. On sent chez lui une humeur erratique ; sa femme n’est plus... "Je pense a elle à chaque instant", confie t-il. "Les seuls moments ou je ne sois pas triste c’est quand je joue. Je suis dans mon imaginaire. Dans ce monde la, l’espace d’un instant, on peut presque échapper à la mort…"

Bombe. En deux albums jansénistes, Dr Feelgood a refonde le rock anglais. Le Havrais Little Bob, qui a souvent croise cette formation de révolutionnaires, rappelle que Wilko at sa bande firent, a l’époque, l’effet d’une véritable bombe a fragmentation. "Ce sont eux qui ont ouvert la route aux punks et viré la musique 'progressive' d’Angleterre", raconte le chanteur de lignée italienne qui était invite at Canvey Island en 2004 pour le dixième anniversaire de la disparition de Lee Brilleaux.

C’est cette impermanence du rock que cultive encore Wilko Johnson. Toute sa vie, il a nourri son jeu de celui de Mick Green, le guitariste de Johnny Kidd & the Pirates. "Quand j’ai entendu leur Shaking All Over [transfigure ensuite par Vince Taylor, ndlr], j’ai été saisi, se souvient-il. C’est comme ca que je voulais jouer, le solo et la rythmique en même temps. Mick Green avait une Telecaster. Je n’ai jamais eu autre chose."

Troisième long métrage signé Julien Temple, Oil. City Confidential s’inscrit dans la suite de ses réalisations sur la musique binaire britannique, tels Sex Pistols in the Filth and the Fury et Joe Strummer : the Future Is Unwritten. Il galvanise une l’époque ou le rock avait investi les pubs pour ne plus en sortir.