Lointain, un peu trop lointain ce concert de Dr
Feelgood. Le cou tendu vers la scène trop basse, à
dix mètres derrière les barrière, il était
difficile à ressentir...
Un peu trop bien réglés aussi, tous ces morceaux
qui s'enchaînaient. Lee Brilleaux arpentant la scène
d'une démarche souple et jetant un regard vif et hargneux
dans les rares instants pendant lesquels il ne tripotaient pas
son micro entre ses jambes comme un maniaque... Allez savoir
ce que son comportement de malade apportait au concert devant
un public vraiment populaire, celui qui n'a pas les moyens de
ses payer le Pavillon de Paris toutes les semaines (l'entrée
coutait dix francs), parmi les commentaires des parents venus
en curieux : "pas si mal à écouter ce groupe,
mais ils sont un peu vulgaires." La foule compressée
dans la poussière, au tiers apathique, mais dont l'autre
partie attendait tout le temps, n'avait la force de manifester
son enthousiasme que pour les archives "Back in the Night")
ou des reprises à tous les coups efficaces ("Route
66")... Lee Brilleaux glissait quelques propos obscurs
entre deux morceaux, le temps de els annoncer, et c'était
reparti. Le Rock'n'Roll qu'on lui connait, tranché à
coups d'harmonica. On se serait cru en pleine "Stupidity".
Son et titres à peine différents. A propos des
guitares, mettons fin à cette polémique qui veut
que depuis le départ de Wilko Johnson le groupe se soit
enfoncé dans la médiocrité : Doctor Feelgood
reste un groupe excitant, même avec une petite déception.
Meme avec John Mayo. I don't mind.
M.D.B.